L'été à Sèvres : le cœur au bon endroit
- Pour Sèvres
- il y a 3 jours
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour
Lorsque nous avons rendu notre tribune du Sévrien de septembre, le 25 juillet, nous savions que nos remarques sur le manque d’activités d’été pour les jeunes qui ne partent pas en vacances ferait réagir la majorité municipale. Mais, même si nous sommes habitués à la voir répondre dans un même numéro aux tribunes des groupes minoritaires -ce qui en soit est déjà contestable- nous ne nous attendions pas à un tel déni et à ce qu’elle fournisse, en outre, dès le mois de juillet, les chiffres des participations de l'été !
Mais tout est bon pour se rassurer et balayer les idées des autres groupes.
Ce que nous suggérions c’est que la municipalité s’intéresse plus au sort des enfants privés de vacances en imaginant pour eux des loisirs abordables et même gratuits ainsi qu'en facilitant leur accès aux loisirs mis en place par les associations. Faciliter l’accès c’est à la fois les rendre abordables et les faire connaitre.

En termes d’imagination, la récolte était maigre : 10 jours d’activités sportives gratuites au Stade des Fontaines auxquels ont participé 58 enfants. C’est bien peu par rapport aux plus de 4000 enfants Sévriens. Mais commençons par remercier les associations sportives qui ont permis, que ces enfants s’essaient gratuitement à différents sports, en fournissant, à leur propre frais, les professeurs qui les ont encadrés.
Remercions aussi Dynamic Sèvres qui a non seulement participé à ces journées mais avait aussi mis en place-5 stages combinant des sports et d’autres activités : théâtre, sciences, activités manuelles. 500 enfants ont participé pour les seuls stages du mois de juillet. Bravo à Dynamic Sèvres pour ces initiatives et son travail formidable tout au long de l’année. De très nombreuses familles sévriennes en bénéficient.

Mais notre propos visait surtout les enfants qui ne partent pas en vacances l’été par manque de moyens de leurs parents. Les stages de Dynamic Sèvres cet été par leur coût (165 à 175 € par enfant pour 5 jours de stage), ne pouvaient répondre à ce besoin. En France, ce sont 10% des enfants en moyenne qui ne partent jamais en vacances. Dans les foyers à bas revenus (moins de 1285€mensuels), plus de la moitié des enfants sont concernés.
Notre ville est riche. Tous les ans, elle dégage environ 10 millions d’euros sur son budget de fonctionnement. Elle ne peut laisser aux associations, qui n’ont pas de tels moyens, la responsabilité sociale qui est la sienne. Surtout quand elle réduit régulièrement leurs subventions : celles de Dynamic Sèvres est passée de 400.000 à 50.000€ en quelques années.
C’est la responsabilité de la municipalité d’organiser elle-même les activités à destination des familles dont les enfants ne partent pas en vacances. Organiser plus de sorties : à la mer, dans des bases de loisirs ou des fermes pédagogiques de la région, et même des animations pour les familles. Jusqu’à une époque récente à Sèvres, une association débordait d’idées pour occuper agréablement les enfants pendant l’été : Les Enfants Animateurs de Sèvres. Cette précieuse association qui existait depuis 1970 a fermé ses portes en 2024 par manque de soutien de la ville.
Pra ailleurs, la mairie possède de nombreux locaux vides. Ils auraient pu être aménagés temporairement pour y recevoir des animations. La ludothèque éphémère baptisée « La parenthèse », installée à la place de l’ancienne station BP, a fermé le 12 juillet. N’eut-il pas été plus judicieux de mieux l’aménager (plus d’ombre et de végétation) et la laisser ouverte pendant l’été ? L’accès à la piscine a été gratuit les 12 et 13 aout en réponse à la canicule. D’autres journées gratuites et des animations auraient pu aussi être mises en place. A la fin de l’été, proposer à ces mêmes enfants, au nom de l’égalité des chances, un stage de révision scolaire comme l’a fait Chaville, par exemple, eut été bienvenu. Les idées ne manquent pas. La volonté si.
Enfin, remercier les associations pour leurs offres de stages de l’été, c’est bien ; mais en faciliter l’accès aux enfants défavorisés et informer les familles de ces offres à travers la communication de la municipalité, eut été encore mieux. A cet égard, le mini 12-pages du Sévrien de l’été nous a laissé sur notre faim. A l’exception d’un tiers de page consacré à la présentation des journées d’initiation sportive au Stade des Fontaines, l’essentiel servait à faire la promotion des actions municipales passées, y compris une page complète consacrée à l’ouverture de la fameuse parenthèse qui allait fermer quelques jours seulement après la distribution de ce numéro spécial ! Impossible de trouver des informations sur les activités mises en place par les associations sévriennes pendant l’été.
Au début de l’été, la municipalité a fait imprimer et distribuer dans toutes les boites aux lettres un nouveau 4-page en couleur destiné à promouvoir son projet de rénovation du centre-ville dont la réalisation va s’étendre sur 7 années au mieux. N’eut-il pas été plus approprié de consacrer le temps et l’argent nécessaires à la rédaction, mise en page, impression et distribution de ce document à informer les familles des activités accessibles pendant l’été ?
Et lorsque l’envie prenait de consulter la page d’accueil du site Web de la mairie pour y trouver ces informations, c’est encore le projet de centre-ville de la mairie qui avait la primeur.

La ville de Sèvres se résume-t-elle désormais à un projet pharaonique de rénovation du centre-ville, paradoxalement intitulé « Cœur de Sèvres » ? N’y-a-t-il plus de place à Sèvres pour un autre cœur ? En cette période pré-électorale, faire accepter le projet contesté de centre-ville semble la priorité de la communication du maire sortant, mais nul doute qu'une majorité de Sévriens souhaite un projet municipal qui permettra de consacrer plus de moyens à l'inclusion et à la solidarité.