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Sèvres, ville durable

Dernière mise à jour : 2 juil. 2022


La crise climatique est là. Le réchauffement de la planète n’est plus juste une menace, c’est devenu une réalité : records de chaleur, pénuries d'eau, phénomènes extrêmes, sécheresses ou inondations, les conséquences commencent à impacter de façon indiscutable notre quotidien.

  • Notre alimentation, avec des prix en hausse et des approvisionnements en baisse et même dans certains cas des ruptures de stocks.

  • Notre bien-être et notre santé : la pollution augmente, les canicules tuent. Les inondations détruisent nos biens, les infrastructures publiques et emportent des vies.

  • Notre pouvoir d’achat : augmentation des prix de l’énergie et des matières premières que la guerre en Ukraine a certes précipitée, mais qui révèle de toute façon un autre aspect de cette crise : notre dépendance aux énergies fossiles.

La préservation de la planète n'est plus une option, et encore moins un concept que les hommes politiques peuvent rajouter dans leur programme pour séduire leurs électeurs. C'est un devoir, particulièrement pour ces responsables politiques qui, par leurs décisions, ont le pouvoir de modifier notre avenir.


Ne nous leurrons pas, la tâche est immense. En 2015, lors de la COP21, à la lumière des travaux réalisés par des experts du monde entier (GIEC), 195 pays se sont accordés pour limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle, et de préférence à 1,5 °C. Oublions les 1,5 degrés. Nous avons déjà atteint 1,1°C et, selon la tendance actuelle, le seuil de 1,5 °C pourrait être dépassé dès 2031.


Limiter à 2 degrés d’ici 2100, revient à émettre moitié moins de gaz à effet de serre dans les 78 prochaines années que nous n'en avons émis depuis les 78 précédentes. Or il y a 78 ans, en 1944, nous n'étions que 2,4 milliards d'habitants sur la planète contre 8 milliards aujourd'hui. Information connexe : il n’y avait que 100 millions de voitures dans le monde contre presque 1,5 milliards aujourd’hui, sans compter les avions, toutes les machines qui servent à satisfaire nos désirs, etc, etc.

Hormis la parenthèse de 2020 due au COVID, les émissions ne cessent d’augmenter d’année en année. Au rythme actuel on estime que nous dépasserions 3 °C d'ici 2100. Les conséquences seraient terribles ! 10 fois plus de canicules extrêmes qui rendraient inhabitables de vastes territoires dans le monde (2 milliards de personnes concernées), 5 fois plus de sécheresses, des précipitations d'une violence et d'une fréquence inconnues jusqu'ici, des pertes considérables de terres cultivables, le niveau des mers augmenterait d'un mètre, extinction de la moitié des espèces animales et végétales, ... Le dégel massif du permafrost pourrait faire resurgir des virus disparus et causer des pandémies semblables au COVID 19. Sans compter d’autres mauvaises surprises car il est difficile de tout prédire. On parle même de la possibilité d’un emballement du système climatique qui accélèrerait encore le réchauffement. Ainsi la disparition de la banquise dans l’antarctique dont la température augmente plus vite que le reste de la terre (+3°C en 50 ans) aura pour effet la perte de son pouvoir réfléchissant et donc une absorption plus forte des rayonnements du soleil par la terre et les océans.


Personne ne souhaite ça évidemment, mais les états ont bien du mal à tenir les engagements pris dans les accords de Paris. Les priorités à court terme que sont le pouvoir d'achat, la santé, l'emploi, les retraites, ... l'emportent sur la préservation de la planète qui apparaît trop souvent comme un objectif de long terme. La fin du mois prend systématiquement le pas sur la fin du monde.


Or il y a un échelon où il est possible d'agir tout de suite et de façon impactante, c’est celui des collectivités locales. Par leur action sur l’urbanisme, les transports, l’énergie, l’alimentation, l’environnement, l’éducation,… les collectivités locales, et les municipalités en particulier, ont de nombreuses cartes en main et des solutions pour contribuer à la réduction du réchauffement climatique et atténuer ses effets sur leur population.


Et c’est leur devoir : les villes sont déjà responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), leur population ne va cesser de croitre, et elles seront les premières à subir les effets de la crise climatique quand elles n’y sont pas déjà soumises !


Nous allons progressivement lister dans cet article quelques-unes des actions que la ville de Sèvres pourrait mener. Une réserve s’impose au préalable : les informations que nous donnons ont pour but d’attirer l’attention des Sévriens et de leur municipalité sur la nécessité urgente d’agir et les possibilités d’action de la ville. Nous n’avons ni le mandat, ni le temps, ni les moyens de dresser un plan exhaustif d’adaptation de la ville de Sèvres à la crise climatique. C’est un travail important qui nécessite de faire appel à des structures indépendantes expertes dans différents domaines pour faire un bilan de la réalité sévrienne, proposer et mettre en œuvre les solutions adaptées. Mais c’est un travail qui doit être entrepris sans retard. Dans la lutte contre le réchauffement de la planète, le compte à rebours a largement commencé. Les effets sont déjà là et ils vont s’aggraver quoiqu’il arrive. Les scientifiques évoquent une inertie de la planète. Si nous arrêtions nos émissions nettes aujourd’hui, il faudrait une vingtaine d’année pour en voir le résultat !


Pourquoi Sèvres ? Parce que nous y vivons, nous y sommes élus, et, contrairement à d’autres municipalités, Sèvres a les moyens financiers pour agir tout de suite. Depuis 2018, et la vente de la SEIM, ce sont plus de 30 millions d’euros qui dorment dans les caisses de la ville, dont la plus grande partie est réservée au projet de rénovation de centre-ville, un projet lancé en 2016 qui a beaucoup trop tardé. Nous aborderons aussi cette question tant le projet parait totalement inadapté aux contraintes que nous rapportons ici.


Quels objectifs doit viser la ville en matière écologique ?

  1. Réduire son bilan carbone jusqu’à atteindre la neutralité d’ici 2050. C’est l’engagement pris par les signataires de l’accord de Paris pour contenir le réchauffement climatique.

  2. Réduire sa consommation et sa dépendance aux énergies fossiles dont les sources ne sont pas infinies et dont l’approvisionnement sera, à l’avenir, de plus en plus couteux et incertain.

  3. Protéger sa population contre les effets du dérèglement climatique, en particulier les canicules qui seront de plus en fréquentes et intenses, mais pas seulement.

  4. Protéger notre environnement et nos ressources naturelles


Pour atteindre des objectifs, il faut d'abord savoir d’où l’on part pour bien mesurer les efforts nécessaires. Le premier travail de la municipalité doit donc être de dresser un état des lieux.


  1. Neutralité carbone : On comprend bien que pour tendre vers une neutralité carbone à l’horizon 2050, il faut connaitre les émissions actuelles nettes de GES de Sèvres. Sèvres n’est pas seulement émettrice, elle a la chance de compter sur son territoire des espaces végétalisés et boisés qui sont sources de captation de GES, mais elle ne peut se reposer exclusivement sur cela. Et d’ailleurs, elle doit aussi s’assurer que cette captation ne diminue pas.

  2. Réduire sa dépendance aux énergies fossiles : l’énergie c’est plus d’un million d’euros de dépense annuelle inscrite au budget 2022, déjà en augmentation de 50% par rapport aux années précédentes ! Une petite partie de cette électricité est verte, mais le reste n’est qu’énergie fossile.

  3. Protéger la population : pour cela, il faut d’abord cartographier les risques. Ceux liés aux vagues de chaleur bien sûr, mais Sèvres est aussi concernée par des risques liés aux inondations. Ainsi a-t-on découvert récemment le risque que les étangs de Corot (en travaux en ce moment) faisaient peser sur les Sévriens. Quels sont les autres ?

  4. Protéger notre environnement et nos ressources naturelles : qu’est-ce qui compose notre environnement, quels sont les dangers qui le menacent ?


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