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Centre-ville : quelle alternative ?

Dernière mise à jour : il y a 16 minutes


Cette réalisation qui propose la rénovation du marché Saint Romain à son emplacement actuel ne demande ni la destruction de la passerelle, ni la création d'un immeuble à la place de la station d'essence, ni 8 ans de travaux qui en seront 10, ni 44 millions d'euros qui en seront 50 ou 60 à l'arrivée !
Cette réalisation qui propose la rénovation du marché Saint Romain à son emplacement actuel ne demande ni la destruction de la passerelle, ni la création d'un immeuble à la place de la station d'essence, ni 8 ans de travaux qui en seront 10, ni 44 millions d'euros qui en seront 50 ou 60 à l'arrivée !

S’il est bien un point sur lequel tous les Sévriens s’accordent c’est que le centre-ville de Sèvres vétuste, peu attractif devrait être amélioré. Sa conception ancienne ne correspond plus aux attentes d’aujourd’hui et ses espaces -principalement le marché et les espaces autour- ne cessent de se détériorer car, depuis une dizaine d’années, ils ne sont plus entretenus dans l’attente d’un projet de rénovation qui ne vient pas. Les sols sont fissurés, les murs sont dégradés. C’est un comble pour une ville qui bénéficie d’un cadre et d’une situation privilégiés et de moyens financiers importants. Le centre-ville de Sèvres fait honte à l’histoire, au patrimoine et à la renommée internationale de Sèvres. Comme me disait récemment un commerçant de la Grande Rue :  si un touriste s’aventurait dans le Centre de Sèvres, après avoir visité le musée de la Céramique, il se dirait « Mais qu’est-ce que c’est que ce blockhaus ? ».

Des espaces à l'abandon
Des espaces à l'abandon

Ce manque d’attractivité n’affecte pas seulement le vivre-ensemble, mais a des conséquences graves sur le dynamisme commercial de la ville. Même s’ils finissent parfois par être remplacés, on ne peut manquer d’observer la fermeture régulière de commerces dans le centre-ville de Sèvres.


La dévitalisation du centre-ville de Sèvres est criante
La dévitalisation du centre-ville de Sèvres est criante

En 2 mandats, le maire de Sèvres, Grégoire de la Roncière, qui avait fait de la rénovation du centre-ville sa priorité, n’a pas réussi à la mener à bien. Voyant les prochaines échéances municipales approcher, il multiplie les actions de communication pour faire accepter ce projet controversé et affaiblir toute contestation possible.

Mais ce projet présente d’énormes inconvénients :

  1. Son coût : 44 millions d’Euros. C’est un budget exorbitant. Si on le ramène au nombre de foyers fiscaux à Sèvres, cela représente 4400€ par foyer. Et surtout,  Il faut le comparer à ce que la ville prévoit de dépenser en moyenne chaque année pour l’ensemble des autres projets d’investissements comme la rénovation des Cent Gardes, de la piscine, la création d’un terrain de sport à Croix-Bosset, la rénovation des crèches, des stades, du SEL, de l’Hôtel de Ville, la création d’un espace Seniors, les nouveaux locaux de la SUM (association musicale). Pour les 3 prochaines années, le montant annuel moyen d’investissement de la ville est de 9,5 millions d’euros. Le projet de centre-ville que le maire sortant prétend réaliser représente donc plus de 4,5 ans d’investissement de la ville tous projets confondus. Et cela, en supposant que le budget défini aujourd’hui n’augmente pas. Or la plupart des projets de la ville ces dernières années (le restaurant de la Manufacture, rénovation des écoles Gambetta A et B, le nouvel espace culturel polyvalent, …) ont vu les coûts de réalisation dépasser largement le budget prévu, le plus souvent de plus de 30% !

  2. Sa durée : 8 ans. Et cela après déjà neuf ans d’attente puisque les premières consultations ont démarré en 2016. Huit ans avant que les espaces à l'abandon entre Grande Rue et avenue de l’Europe deviennent enfin accueillants et adaptés au risque climatique (îlots de fraicheur, sols perméables). Huit ans avant que les commerçants de Sèvres puissent espérer voir enfin le dynamisme commercial de Sèvres se développer. Huit ans de travaux, de gêne, de bruit, de difficultés dans la circulation. D’autant que, dans la même période, le département entreprendra les travaux de requalification de la RD 910, l’axe routier qui relie Chaville au Pont de Sèvres. Huit ans qui en seront certainement neuf ou dix si l’on en juge par le retard pris par tous les projets menés par la ville ces dernières années.

  3. Sa complexité : Sur le papier, tout est simple. Il suffit de belles illustrations appelées « images d’intention » pour nous projeter dans ce nouveau centre-ville, aux espaces plaisants et aérés. Mais ces images cachent la complexité de ce projet. Lors des consultations beaucoup de questions sont restées sans réponse, comme celle des différences de niveaux qui existent aujourd’hui au sein de ces espaces. Elles n'apparaissent pas dans les illustrations. Comment seront-elles traitées ? La taille du nouvel immeuble construit à la place de la station d’essence n’a pas non plus été arrêtée. Avec la complexité, viennent aussi les risques. On s’inquiète des conséquences structurelles de la destruction de la passerelle et de celle du marché sur les immeubles voisins.

  4. Les dommages collatéraux : Le choix de construire une nouvelle halle de marché sur l’emplacement de la station d’essence a poussé le maire sortant à décider de supprimer la passerelle du 8 mai 45, alors que dans les consultations précédentes, cette suppression avait été jugée inopportune. Une étude du trafic menée par les sociétés Inddigo et Val de Seine Aménagement à la demande de la mairie en novembre 2022, que nous nous sommes procurés non sans mal, a montré que "les temps perdus par tous les usagers sont estimés à 15mn sur l'itinéraire le matin". Dans la même étude on peut encore lire "La suppression de la passerelle le matin ne peut être supportée par la RD407 (Rue de Ville d'Avray) qui est déjà en limite de capacité. Cela signifie que 100 à 150 véhicules/h ne seront pas écoulés et formeront une congestion sur l’axe." La mesure principale envisagée pour compenser la disparition de la passerelle consiste à rajouter une voie d'accès au rond-point de la mairie à partir du début de la passerelle, sur 60 mètres environ. Mais on se doute bien que cela ne suffira pas à effacer cette congestion. D'autres mesures sont envisagées comme raccourcir la durée des feux en amont de ce rond-point, autrement dit étaler à d'autres axes en amont (comme la rue de Ville d'Avray) la congestion générée par cette suppression. De toute évidence, la suppression de la passerelle, contrainte par ce projet, n'est pas une bonne idée. Plutôt que de dépenser 3,5 millions d'euros pour cette destruction -oui c'est bien ce qui a été budgété - et plus encore pour modifier la voirie, ne serait-il pas plus raisonnable de la conserver et la rénover ? Avec un peu d'imagination et le concours d'artistes/urbanistes, on peut même en faire un lieu remarquable de Sèvres, où il sera agréable de se promener, en la piétonnisant par exemple, le week-end. Aujourd’hui un grand nombre de Sévriens marquent leur mécontentement face à cette suppression comme en atteste la pétition lancée récemment.

Quelle alternative ?

Depuis le début de notre mandat, nous plaidons pour un projet de rénovation plus simple, beaucoup moins couteux qui peut être entrepris et réalisé beaucoup plus vite : la reconstruction du marché à son emplacement actuel et la rénovation des espaces qui l’entourent.

Observons attentivement ci-dessous la principale image d’intention du projet "Cœur de Sèvres" proposé par le maire sortant. Elle montre les espaces compris entre Grande Rue et Avenue d’Europe vus depuis le commissariat. Que voit-on ?



La rampe d’accès au parking a été réduite. Les sols et aménagements ont été refaits et le marché actuel a été remplacé par un immeuble de plain-pied censé abriter de nouveaux commerces. Pourquoi ne pas remplacer l’immeuble de plain-pied, par une halle de marché rénovée comme nous l'avons fait dans l'illustration au début de cet article ?


La même illustration avec une halle rénovée, lumineuse, en bois.
La même illustration avec une halle rénovée, lumineuse, en bois.


Autre vue des espaces entourant le marché avec une halle rénovée
Autre vue des espaces entourant le marché avec une halle rénovée

Autre exemple avec la rénovation du Square Odic illustrée ci-dessous.

Cette rénovation permise par la démolition du local technique de La Poste, peut aussi être réalisée sans nécessiter le reste des travaux pharaoniques du projet actuel.
Cette rénovation permise par la démolition du local technique de La Poste, peut aussi être réalisée sans nécessiter le reste des travaux pharaoniques du projet actuel.

Autrement dit, il n'est pas nécessaire de déplacer la halle de marché pour faire peau neuve dans le centre-ville. Il n'est donc pas nécessaire d'avoir détruit la passerelle et d'avoir fini la construction un immeuble à l'emplacement de l'ancienne station d'essence pour entamer cette rénovation.

Ce projet alternatif présente deux avantages majeurs :

  1. Son coût : La mairie refusant de nous donner accès aux études qui ont permis d’établir le coût du projet du maire sortant, nous ne pouvons dire avec certitude ce que serait ce coût, mais il est aisé de comprendre qu’il serait bien moindre -sans doute moins de la moitié. En effet, notre projet ne nécessite ni la destruction de la passerelle, ni celle du tabac de la mairie, ni la construction d’un immeuble à la place de la station d’essence, ni les travaux de voirie et d’aménagement du rond-point. Or, pour financer ce projet pharaonique, la mairie bloque 20 millions d'euros dans ses caisses depuis 2017. Réduire le coût du projet de centre-ville permettrait d’accélérer la réalisation de projets de rénovation indispensables que la mairie (crèches, piscine, cent gardes, …) mais dont l’essentiel des travaux ne cesse d'être repoussés et cela permettrait aussi de financer d’autres projets jugés sans doute accessoires par la municipalité, mais qui ne le sont pas pour certains Sévriens, comme la création d’un 4ème court couvert de tennis (plus de 1000 adhérents, 1 million d’euros), un mur anti-bruit pour les immeubles le long de la N118, la mise en place de navettes électriques gratuites, ...

  2. Sa durée : Ce projet simplifié de rénovation correspond à la phase 3 du projet actuel, censée se dérouler entre 2030 et 2032, donc environ 2 ans.

    Le phasage du projet "Cœur de Sèvres" : le projet alternatif est contenu dans la phase 3 qui inclut aussi (ça n'est pas rappelé ici) la construction d'un immeuble pour abriter de nouveaux commerces.
    Le phasage du projet "Cœur de Sèvres" : le projet alternatif est contenu dans la phase 3 qui inclut aussi (ça n'est pas rappelé ici) la construction d'un immeuble pour abriter de nouveaux commerces.

    Si la majorité municipale s’était orientée vers cette solution, que recommandaient d’ailleurs les commerçants du marché, ce ne seraient plus des images d’intention qui apparaitraient dans les communications de la mairie mais des photos, car le projet serait déjà achevé. Elle ne se plaindrait pas non plus, comme elle le fait dans sa tribune du numéro Sévrien d’avril 2025, d’avoir dû attendre l’éviction de BP avant de commencer les travaux ! Deux ans, c’est 5 à 6 ans de travaux en moins dans le centre de Sèvres, et pas des moindres. On peut imaginer la nuisance sonore et la pollution pour les riverains que seront la destruction de la passerelle, du tabac de la mairie et la construction du nouvel immeuble. Le cauchemar pour les automobilistes quand, une fois la passerelle supprimée, auront lieu les travaux d’accès au rond-point.  Des travaux qui n’inquiètent pas que les Sévriens mais aussi les commerçants car les travaux vont immanquablement réduire la fréquentation de leurs boutiques.

  3. Sa simplicité : A ce stade, la ville n'a toujours pas décidé quelle serait la taille du nouvel immeuble qui hébergera la halle de marché à l'emplacement de l'ancienne station d'essence. Elle n'a pas décidé non plus quels autres commerces prendraient place dans cet immeuble ou dans l'immeuble de plain-pied qui remplacera le marché Saint Romain actuel. Elle commence seulement à interroger la population sur ses usages dans ce domaine ! N'aurait-il pas été plus logique de mener cette étude en amont de ce projet ? Avec notre proposition, inutile de se poser ces questions. Et l'acquisition de la station d'essence n'aura pas été vaine. Pendant la rénovation du marché Saint Romain, les commerçants du marché pourront continuer à commercer sous des abris temporaires installés à cet endroit. Par ailleurs, avec une rénovation rapide du centre-ville, on peut s'attendre à ce que les locaux commerciaux aujourd'hui inoccupés retrouvent rapidement preneurs.

 

A aucun moment depuis le début des consultations, la mairie n’a fait de proposition alternative de ce type qui aurait permis de réaliser la rénovation du centre-ville sans plus attendre et pour une fraction du coût projeté. Des choix aussi importants avec des conséquences aussi lourdes n’auraient pas dû être faits sans une consultation réelle de la population. Les premières consultations (2017) n’ont servi à rien car elles ont porté sur des projets qui n’ont pas pu être retenus. Les consultations suivantes ne portaient de consultation que le nom. La consultation à l’été 2021 portait sur des préférences d’aménagement des espaces et pas sur les choix du projet puisqu’ils n’avaient toujours pas été décidés ! Elle n'avait d'autre objet que de faire exister le projet dans l’esprit des Sévriens. La consultation de l’été 2023 -encore en pleine trêve estivale- qui portaient enfin sur le projet dans sa forme actuelle, aurait pu orienter les choix de la municipalité car elle avait donné lieu à de nombreuses contributions des Sévriens. Mais il n’en a pas été tenu aucun compte. Aucune restitution de ces contributions dans la réunion qui a clos cette consultation le 12 septembre 2023. A 17h, le jour même, les contributions en ligne n’étaient plus accessibles, même à la lecture ! Aucune réponse n’a été donnée, lors de cette réunion aux questions portant sur des aspects financiers et techniques du projet. Le maire sortant a même refusé de donner le coût d’éviction de la station BP. Les Sévriens qui ont participé à cette consultation ont le sentiment d’avoir été ignorés. Il ne faut donc pas s’étonner aujourd’hui si ce projet est très contesté. Ce projet est d'une telle ampleur qu'une consultation devrait être organisée au plus vite pour permettre aux Sévriens de décider quel type de rénovation ils choisissent en indiquant clairement les enjeux financiers et techniques de chaque option. Cela pourrait même faire l’objet d’un référendum local.

 
 
 

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