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Centre-ville : des alternatives à un projet aberrant !

Dernière mise à jour : 30 juin


Voici une alternative de rénovation du marché Saint Romain à son emplacement actuel qui ne nécessite ni la destruction de la passerelle, ni la modification de la voirie, ni la création d'un immeuble à la place de la station d'essence, ni 8 ans de travaux qui en seront 10, ni 40 millions d'euros qui en seront 50 ou 60  !
Voici une alternative de rénovation du marché Saint Romain à son emplacement actuel qui ne nécessite ni la destruction de la passerelle, ni la modification de la voirie, ni la création d'un immeuble à la place de la station d'essence, ni 8 ans de travaux qui en seront 10, ni 40 millions d'euros qui en seront 50 ou 60 !

S’il est bien un point sur lequel tous les Sévriens s’accordent c’est que le centre-ville de Sèvres vétuste, peu attractif doit être amélioré. Sa conception ancienne ne correspond plus aux attentes d’aujourd’hui et ses espaces -principalement le marché et les espaces autour- ne cessent de se détériorer car, depuis une dizaine d’années, ils ne sont plus entretenus dans l’attente d’un projet de rénovation qui ne vient pas. Les sols sont fissurés, les murs et murets sont dégradés. C’est un comble pour une ville qui bénéficie d’un cadre et d’une situation privilégiés et de moyens financiers importants. Le centre-ville de Sèvres fait honte à l’histoire, au patrimoine et à la renommée internationale de Sèvres. Comme me disait récemment un commerçant de la Grande Rue :  si un touriste s’aventurait dans le Centre de Sèvres après avoir visité le musée de la Céramique, il se dirait « Mais qu’est-ce que c’est que ce blockhaus ? ».

Des espaces à l'abandon
Des espaces à l'abandon

Ce manque d’attractivité n’affecte pas seulement le vivre-ensemble, mais a des conséquences graves sur le dynamisme commercial de la ville. Même s’ils finissent parfois par être remplacés, on ne peut manquer d’observer la fermeture régulière de commerces dans le centre-ville de Sèvres.


La dévitalisation du centre-ville de Sèvres est criante
La dévitalisation du centre-ville de Sèvres est criante

En onze ans et 2 mandats, le maire de Sèvres, Grégoire de la Roncière, qui avait fait de la rénovation du centre-ville sa priorité, n’a pas réussi à la mener à bien. Voyant les prochaines échéances municipales approcher, il multiplie les actions de communication pour tenter de faire oublier ce raté et nous vendre un projet aberrant.

Le projet actuel Le projet, baptisé Coeur de Sèvres, présente d’énormes inconvénients :

  1. Son coût : 40 millions d’Euros. C’est un budget exorbitant. Si on le ramène au nombre de foyers fiscaux à Sèvres, cela représente 4000€ par foyer. Et surtout,  Il faut le comparer à ce que la ville prévoit de dépenser en moyenne chaque année pour l’ensemble des autres projets d’investissements comme la rénovation des Cent Gardes, de la piscine, la création d’un terrain de sport à Croix-Bosset, la rénovation des crèches, des stades, du SEL, de l’Hôtel de Ville, la création d’un espace Seniors, les nouveaux locaux de la SUM (association musicale). Pour les 3 prochaines années, le montant annuel moyen d’investissement de la ville est de 9,5 millions d’euros. Le projet de centre-ville que le maire sortant voudrait réaliser représente donc plus de 4 ans d’investissement de la ville tous projets confondus. Et cela, en supposant que le budget défini aujourd’hui n’augmente pas. Or la plupart des projets de la ville ces dernières années (le restaurant de la Manufacture, rénovation des écoles Gambetta A et B, le nouvel espace culturel du 111, …) ont vu les coûts de réalisation dépasser largement le budget prévu, le plus souvent de plus de 30%. Rappelons d'ailleurs que c'est déjà le cas du projet "Coeur de Sèvres" car, lorsque les consultations publiques ont commencé en 2016, le budget annoncé était alors de 30 millions d'euros. C'était déjà considérable, mais il est désormais 33% plus élevé.

  2. Sa durée : 8 ans. Le projet est censé s'étendre sur huit ans. Huit ans avant que les espaces à l'abandon entre Grande Rue et avenue de l’Europe deviennent enfin accueillants et adaptés au risque climatique (îlots de fraicheur, sols perméables). Huit ans avant que les commerçants de Sèvres puissent espérer le retour d'un peu de dynamisme commercial à Sèvres. Huit ans de travaux, de gêne, de bruit, de difficultés dans la circulation. D’autant que, dans la même période, le département entreprendra les travaux de requalification de la RD 910, l’axe routier qui relie Chaville au Pont de Sèvres ainsi que ceux de l'échangeur du Pont de Sèvres. Huit ans qui en seront certainement neuf ou dix si l’on en juge par le retard pris par tous les projets menés par la ville ces dernières années.

  3. Les dommages collatéraux : Le choix de construire une nouvelle halle de marché sur l’emplacement de la station d’essence a poussé le maire sortant à décider de supprimer la passerelle du 8 mai 45, alors que dans les consultations précédentes, cette suppression avait été jugée inopportune. Une étude du trafic menée par les sociétés Inddigo et Val de Seine Aménagement à la demande de la mairie en novembre 2022, que nous nous sommes procurés non sans mal, a montré que "les temps perdus par tous les usagers sont estimés à 15 mn sur l'itinéraire le matin". Dans la même étude on peut encore lire "La suppression de la passerelle le matin ne peut être supportée par la RD407 (Rue de Ville d'Avray) qui est déjà en limite de capacité. Cela signifie que 100 à 150 véhicules/h ne seront pas écoulés et formeront une congestion sur l’axe."

    La mesure principale envisagée pour compenser la disparition de la passerelle consiste à rajouter une voie d'accès au rond-point de la mairie à partir du début de la passerelle, sur 60 mètres environ. Comme cette mesure à elle-seule pourrait ne pas suffire à effacer cette congestion, d'autres mesures sont proposées, comme raccourcir la durée des feux en amont de ce rond-point, autrement dit étendre à d'autres axes en amont, comme la rue de Ville d'Avray, les embouteillages et ralentissements générés par cette suppression. Et tout cela, sans parler, de la gêne pour les cyclistes et piétons qui l'empruntent chaque jour. Elle leur évite des descentes et montées pénibles, particulièrement les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite et les accompagnateurs de jeunes enfants. Les séniors résidents de Nohée Sèvres (Anciennement Cogedim) au 74 Grande Rue, par exemple, sont nombreux à l'emprunter pour se rendre à la Pharmacie du Centre de l'autre côté de la passerelle. Le kiné de la résidence attire l'attention sur la difficulté pour eux d'emprunter la Rue de l'Eglise. De toute évidence, la suppression de la passerelle, nécessitée par ce projet, n'est pas une bonne idée. Plutôt que de dépenser 3,5 millions d'euros pour cette destruction - oui, c'est bien ce qui a été budgété - ne serait-il pas plus raisonnable de la conserver et de la rénover ? Avec un peu d'imagination et le concours d'artistes/urbanistes, on peut même en faire un lieu remarquable de Sèvres, où il sera agréable de se promener, en la piétonnisant par exemple, le week-end. Aujourd’hui un grand nombre de Sévriens marquent leur mécontentement face à cette suppression comme en atteste la pétition lancée récemment. Si vous êtes contre cette destruction, nous vous invitons à signer cette pétition.*


  4. Sa complexité et la gêne occasionnée Sur le papier, tout est simple. Il suffit de belles illustrations appelées « images d’intention » pour nous projeter dans ce nouveau centre-ville, aux espaces plaisants et aérés. Mais ces images cachent la complexité de ce projet. Lors des consultations beaucoup de questions sont restées sans réponse, comme celle des différences de niveaux qui existent aujourd’hui au sein de ces espaces. Elles n'apparaissent pas dans les illustrations. Comment seront-elles traitées ? La taille du nouvel immeuble construit à la place de la station d’essence n’a pas non plus été arrêtée. Avec la complexité, viennent aussi les risques. On s’inquiète des conséquences structurelles de la destruction de la passerelle et de celle du marché sur les immeubles voisins.

    Il faut aussi prendre conscience de la gêne occasionnée par ce chantier. Qu'il s'agisse de la destruction de la passerelle et du Tabac de la Mairie, de la construction d'une nouvelle voie d'accès au rond-point de l’Hôtel de ville, de la construction de la nouvelle halle à l'emplacement de l'ancienne station d'essence, du réaménagement des trottoirs, tous ces travaux vont prendre place à un endroit névralgique de Sèvres. La circulation des voitures, le cheminement des piétons y seront rendus difficiles pendant toute la durée des travaux, c'est à dire plusieurs années !

Quelles alternatives ?

Nous sommes tous d'accord. Il faut rénover les espaces du centre-ville. Leur état, sales et dégradés, affecte considérablement l'attractivité de Sèvres et son potentiel de développement. Depuis le début de notre mandat, nous plaidons pour un projet de rénovation plus simple, beaucoup moins couteux qui génèrera moins de gène et peut être entrepris et réalisé beaucoup plus vite : la reconstruction du marché à son emplacement actuel et la rénovation des espaces qui l’entourent.

Observons attentivement ci-dessous la principale image d’intention du projet "Cœur de Sèvres" proposé par le maire sortant. Elle montre les espaces compris entre Grande Rue et Avenue d’Europe vus depuis le commissariat. Que voit-on ?


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La rampe d’accès au parking a été réduite. Les sols et aménagements ont été refaits et le marché actuel a été remplacé par un immeuble de plain-pied censé abriter de nouveaux commerces. Pourquoi ne pas remplacer l’immeuble de plain-pied, par une halle de marché rénovée comme nous l'avons fait dans l'illustration au début de cet article ? D'autant qu'on peut s'interroger sur l'opportunité de rajouter des espaces commerciaux à Sèvres alors que nombre de boutiques vides ne trouvent pas preneur.


La même illustration avec une halle rénovée, lumineuse, en bois.
La même illustration avec une halle rénovée, lumineuse, en bois.


Autre vue des espaces entourant le marché avec une halle rénovée. Cette rénovation a la préférence des commerçants du marché.
Autre vue des espaces entourant le marché avec une halle rénovée. Cette rénovation a la préférence des commerçants du marché.

Autre exemple avec la rénovation du Square Odic illustrée ci-dessous.

Cette rénovation permise par la démolition du local technique de La Poste, peut aussi être réalisée sans nécessiter le reste des travaux pharaoniques du projet actuel.
Cette rénovation permise par la démolition du local technique de La Poste, peut aussi être réalisée sans nécessiter le reste des travaux pharaoniques du projet actuel.

Autrement dit, il n'est pas nécessaire de déplacer la halle de marché pour faire peau neuve dans le centre-ville. Il n'est donc pas nécessaire d'avoir détruit la passerelle et d'avoir fini la construction un immeuble à l'emplacement de l'ancienne station d'essence pour entamer cette rénovation.

Ce projet alternatif présente trois avantages majeurs :

  1. Son coût La mairie refusant de nous donner accès aux études qui ont permis d’établir le coût du projet du maire sortant, nous ne pouvons dire avec certitude ce que serait ce coût, mais il est aisé de comprendre qu’il serait bien moindre -sans doute moins de la moitié. En effet, notre projet ne nécessite ni la destruction de la passerelle, ni celle du tabac de la mairie, ni la construction d’un immeuble à la place de la station d’essence, ni les travaux de voirie et d’aménagement du rond-point. Or, pour financer ce projet pharaonique, la mairie bloque 20 millions d'euros dans ses caisses depuis 2017. Réduire le coût du projet de centre-ville permettrait d’entreprendre dès maintenant la réalisation de projets de rénovation indispensables (crèches, piscine, cent gardes, cours d'écoles…) qui ne cessent d'être repoussés par manque de moyens et de temps disponible au service technique.

  2. Sa durée Ce projet simplifié de rénovation correspond à la phase 3 du projet actuel, censée se dérouler entre 2030 et 2032, donc environ 2 ans.

    Le phasage du projet "Cœur de Sèvres" : le projet alternatif est contenu dans la phase 3 qui inclut aussi (ça n'est pas rappelé ici) la construction d'un immeuble pour abriter de nouveaux commerces.
    Le phasage du projet "Cœur de Sèvres" : le projet alternatif est contenu dans la phase 3 qui inclut aussi (ça n'est pas rappelé ici) la construction d'un immeuble pour abriter de nouveaux commerces.

    Si la majorité municipale s’était orientée vers cette solution, que recommandaient d’ailleurs les commerçants du marché, ce ne seraient plus des images d’intention qui apparaitraient dans les communications de la mairie mais des photos, car le projet serait déjà achevé. Elle ne se plaindrait pas non plus, comme elle le fait dans sa tribune du numéro Sévrien d’avril 2025, d’avoir dû attendre l’éviction de BP avant de commencer les travaux ! Deux ans, c’est 5 à 6 ans de travaux en moins dans le centre de Sèvres, et pas des moindres. On peut imaginer la nuisance sonore et la pollution pour les riverains que seront la destruction de la passerelle, du tabac de la mairie et la construction du nouvel immeuble. Le cauchemar pour les automobilistes quand, une fois la passerelle supprimée, auront lieu les travaux d’accès au rond-point.  Des travaux qui n’inquiètent pas que les Sévriens mais aussi les commerçants car les travaux vont immanquablement réduire la fréquentation de leurs boutiques.


  3. Sa simplicité A ce stade, la ville n'a toujours pas décidé quelle serait la taille du nouvel immeuble qui hébergera la halle de marché à l'emplacement de l'ancienne station d'essence. Elle n'a pas décidé non plus quels autres commerces prendraient place dans cet immeuble ou dans l'immeuble de plain-pied qui remplacera le marché Saint Romain actuel. Elle commence seulement à interroger la population sur ses usages dans ce domaine ! Et n'est-ce pas paradoxal de devoir se positionner sur l'utilisation de locaux qui ne seront pas construits avant encore de nombreuses années alors que tant de locaux commerciaux existants sont vides !?! Avec notre proposition, inutile d'attendre la réponse à ces questions pour agir. Et puisque la ville a racheté et détruit la station d'essence, cet espace pourra être utilisé, pendant la rénovation du marché Saint Romain, pour reloger temporairement les commerçants du marché ! Et grâce à cette rénovation rapide du centre-ville, on peut s'attendre à ce que les locaux commerciaux aujourd'hui inoccupés retrouvent rapidement preneurs.


  4. Une gène réduite

    Les travaux seront contenus dans des espaces vierges de toute circulation entre Grande Rue et Avenue de l'Europe.

Un référendum local

A aucun moment depuis le début des consultations, la mairie n’a fait de proposition alternative de ce type qui aurait permis de réaliser la rénovation du centre-ville bien plus rapidement et pour une fraction du coût projeté.

Des choix aussi importants avec des conséquences aussi lourdes n’auraient pas dû être faits sans une consultation réelle de la population. Tiens, justement parlons des consultations, puisqu'on ne cesse de nous dire que ce projet a été fait pour les Sévriens "avec les Sévriens". Les premières consultations (2016-2017) ont eu peu d'utilité car elles ont porté sur des projets qui n’ont pas été retenus. Elle supposaient en particulier la destruction et le déplacement du commissariat, une décision qui ne dépendait pas de la municipalité et qui lui a été refusée. Les consultations suivantes ne portaient de consultation que le nom. La consultation à l’été 2021 portait sur des préférences d’aménagement des espaces plutôt que sur les composantes du projet et pour cause. A ce moment-là, elles n'étaient toujours pas fixées. Il était encore question de déplacer le marché Saint Romain au rez-de-chaussée du bâtiment administratif ce qui n'a pas été retenu car irréalisable. Cette consultation n'avait d'autre objet que de faire croire à l'avancement du projet alors qu'il était dans une impasse. La consultation de l’été 2023 -encore une consultation en pleine trêve estivale- qui portaient enfin sur le projet dans sa forme actuelle, aurait pu influencer les choix de la municipalité car elle avait donné lieu à de nombreuses contributions des Sévriens. Mais il n’en a pas été tenu aucun compte. Aucune restitution de ces contributions dans la réunion qui a clos cette consultation le 12 septembre 2023. A 17h, le jour même, les contributions en ligne n’étaient plus accessibles, même à la lecture ! Aucune réponse n’a été donnée, lors de cette réunion aux questions portant sur des aspects financiers et techniques du projet. Le maire sortant a même refusé de révéler le coût d’éviction de la station BP. Les Sévriens qui ont participé à cette consultation ont le sentiment d’avoir été ignorés. L'alternative que nous proposons ici n'est évidemment pas la seule possible. On peut, par exemple se poser la question : doit-on reconstruire le marché Saint Romain, en détruisant l'édifice actuel, ou peut-on simplement le rénover ? Le nouveau marché doit-il être couvert ou peut-il se limiter à des stands temporaires comme il en existe tant dans d'autres villes. Ce projet est d'une telle ampleur qu'une consultation devrait être organisée au plus vite pour permettre aux Sévriens de décider quel type de rénovation ils choisissent pour leur centre-ville. La consultation doit proposer différentes alternatives avec différents budgets et différents délais de réalisation. Elle doit indiquer clairement les enjeux financiers et techniques de chaque alternative, comme nous avons tenté de le faire ici. Cette consultation pourrait même prendre la forme d’un référendum local.


*Attention, après avoir signé la pétition,vous recevez un email dans lequel se trouve un lien sur lequel vous devez cliquer pour que votre signature soit prise en compte. Souvent cet email atterrit dans les spams.

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